Johanna Malangre – Cheffe d’Orchestre de Picardie

A l’occasion du 22 Novembre, sainte Cécile et fête des musiciens, nous avons pu rencontrer Johanna MALANGRE. Cette dernière est cheffe d’orchestre à l’orchestre de Picardie depuis septembre 2022.

Elle a débuté la musique à l’âge de 3 ans, en commençant par le piano. Voyant son amour naissant pour la musique, ses parents, non musiciens, l’ont emmenée à des concerts classiques. Lors de ces derniers, elle a été fascinée par les couleurs sonores, les solistes et la magie de l’orchestre symphonique.

Le piano n’étant plus suffisant dans cette recherche d’expérience musicale, elle a commencé l’orgue. Pour elle, cet instrument a pu lui permettre de se sentir plus vivante. Grâce à lui, elle pouvait élargir le champ des possibilités des sonorités. Lors de son enfance, elle a écouté et observé, elle a assisté à des répétitions, côtoyé des musiciens et chefs d’orchestres. Étant en recherche permanente de plus, elle rêvait de modeler, de créer, de jouer.

Johanna a donc étudié à Cologne, à Nuremberg, à Salzbourg et plus particulièrement à Zurich, au conservatoire.

En tant que cheffe d’orchestre il n’y a pas de journée type. Comme elle le dit, il y a deux mondes en opposition. Une partie de son temps est consacrée au travail en amont, études de partitions, organisation, instruments, solistes : le temps du silence. Une autre partie du temps, elle est avec l’orchestre, entourée de monde, de sons.

La cheffe d’orchestre est directrice musicale, elle est responsable de beaucoup : le programme des saisons, les solistes, les partenaires. Elle passe la moitié de son temps de travail à Amiens et une autre partie en tant que cheffe d’orchestre invitée en Allemagne, Suisse, France, Espagne, Scandinavie et bientôt au Japon.

Pour elle, être chef/fe d’orchestre c’est être en constante évolution, c’est apprendre son travail en permanence.

En tant que femme, devenir cheffe d’orchestre est un chemin laborieux. Quand elle était adolescente il n’y avait que très peu de cheffe d’orchestre, mais à cette époque cela n’a pas été un sujet pour elle. C’était « une route pas si ouverte ». Pourtant de nos jours, il y a une évolution de la volonté des gens de vouloir soutenir des femmes qui veulent être artiste. En vérité, devenir chef/fe d’orchestre est un parcours difficile pour toutes personnes. C’est pourquoi chaque chef/fe est différent/e, c’est avant tout une relation différente avec son propre qui fait de lui ou d’elle un/une chef/fe. Chaque chef/fe a sa personnalité, son spectre, son éventail de direction. Le rendu n’a aucun lien avec le fait d’être un homme ou une femme, chaque personne doit trouver sa façon de diriger, selon ses expériences et son corps.

Dans ce monde avoir une famille n’est pas sans difficulté. En effet, un soutien est nécessaire et bénéfique. A l’époque, “Une femme qui choisissait ce métier n’avaient pas le droit d’avoir de famille”.

Aujourd’hui, les mentalités, le monde ont évolué. La musique est toujours nourrie par les émotions de la vie. Les temps forts d’une carrière ne se résument pas aux nominations à des postes, ils sont créés à partir de rien, d’un souvenir en étant spectatrice, de rencontres, un tout.

Pour Johanna MALANGRE, si quelqu’un veut devenir chef/fe d’orchestre, ça commence maintenant. Il faut écouter, observer, s’intéresser en tout temps. Il faut de la rigueur, de la discipline qui en deviennent une habitude. Il faut également nourrir la flamme et apprendre ensemble. L’un ne fonctionne pas sans l’autre.

DEVILLERS Alexandre