La précarité menstruelle affecte la qualité de vie des femmes. Elles ressentent un sentiment fort de mal-être, de perte de confiance en soi, de difficultés de socialisation. Pour les plus jeunes d’entre-elles la précarité menstruelle augmente fortement le risque d’absentéisme scolaire voire de déscolarisation : un tiers des jeunes femmes a déjà subi des moqueries ou discriminations liées aux règles.
C’est également un problème d’importance de Santé Publique. Les protections hygiéniques, portées toute une journée, parfois sur plusieurs jours sans être changées, sont propices au développement, du fait du sang accumulé, de bactéries provoquant des démangeaisons, des infections voire des chocs toxiques pouvant causer la mort
Après 2 premières enquêtes en 2019 et en 2021, une nouvelle l’étude[1] a été réalisée à la demande de l’association « Règles élémentaires » par Opinion Ways en février 2023.
D’après « Règles élémentaires » 3 chiffres de l’enquête sont à retenir :
- Près de 4 millions de femmes en France sont en situation de précarité menstruelle, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas pu acheter de protections périodiques pour des raisons financières cette année. C’est 2 fois plus depuis 2021.
- Près d’1 jeune femme sur 2 âgée de 18 à 24 ans est en situation de précarité menstruelle
- 1,2 millions de femmes pensent qu’elles pourraient basculer dans la précarité menstruelle dans les 12 prochains mois.
Si ce dernier point était avéré, les 12 prochains mois verront le triplement du nombre de femmes en précarité menstruelle en moins de 5 ans (1,7 millions en 2019 enquête IFOP versus 5,2 millions estimation d’Opinion Way pour 2023).
Le parlement examine actuellement le Projet de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale que prévoit le remboursement à 60% des culottes et cup périodiques pour les mois de 26 ans et à 100% pour les toutes les femmes en précarité bénéficiant de la C2S.
Cela est certes insuffisant mais soulignons cette avancée.
Face à cette véritable dégradation des conditions de vie des femmes et face à des situations dramatiques, le CIDFF80 pouvait-il rester inactif ?
Bien évidemment non !
Nous en avons fait une priorité dans le cadre de son volet « Droits à la santé des femmes »
Dès cette fin d’année 2023 et tout particulièrement tout au long de 2024, la mobilisation des équipes et des bénévoles permettra de développer de nombreuses interventions sur le département et tout particulièrement auprès des associations accueillant des femmes en précarité et dans les communes rurales au plus près des habitantes.
La suite dans la prochaine newsletter :
- Quels sont nos objectifs ?
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[1] Cette étude porte sur un échantillon de 1022 femmes menstruées de 18 à 50 ans représentatives de la population des femmes relevant de la même tranche d’âges. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères d’âge, de niveau de revenus du foyer et de région de résidence.