Femmes et histoire : La course au progrès du sport féminin

À l’occasion de la journée internationale du sport féminin, le 24 janvier, et à l’approche des Jeux olympiques 2024, revenons sur les parcours sportifs de deux athlètes qui prouvent que le sport se décline au féminin.

Aujourd’hui, il est admis que les femmes puissent pratiquer un sport à haut niveau et beaucoup de pays disposent d’équipes nationales féminines. En France, l’équipe de handball en est à sa troisième coupe du Monde, Marie-José Pérec a reçu, en 2020, le prestigieux titre de “légende du sport”, nos athlètes affronteront les Anglaises, les Espagnoles ou les Japonaises aux Jeux olympiques 2024.

Pourtant, le sport féminin n’a pas toujours été une évidence. Alors, à l’occasion de la journée internationale du sport féminin, nous mettons à l’honneur deux athlètes ayant démocratisé le sport pour les femmes.

  • Billie Jean King

Célèbre championne internationale de tennis, Billie Jean King dispose d’une étagère chargée de trophées. Elle a milité en faveur de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le milieu du tennis. Ainsi, elle est devenue la première femme athlète à recevoir un prix de 100 000 $, et a obtenu du tournoi de l’US Open d’offrir un prix équitable aux hommes et aux femmes à partir de 1972.

Forte de ses neuf titres en Grand Chelem et de ses engagements, c’est à l’occasion de la « Bataille des sexes », le 20 septembre 1973, qu’elle s’illustra comme pionnière de la démocratisation du sport aux femmes.

Devant 30 000 spectateurs et 10 millions de téléspectateurs, elle affronta Bobby Riggs, alors n°1 mondial retraité et déterminé à prouver la ‘domination biologique du tennis masculin’ :

« Le tennis féminin est inférieur à celui pratiqué par les hommes. Aucune joueuse en activité ne pourrait jamais venir à bout d’un retraité. »

Billie Jean King remporta le match haut la main et malgré les critiques qu’elle essuya en raison de leur différence d’âge, elle a permis de crédibiliser le tennis féminin.

Aussi, elle a été la première athlète à rendre publique son homosexualité et a donc contribué à la visibilité des personnes non-hétérosexuelles dans le sport.

  • Katherine Switzer :

Coureuse de marathon, écrivaine et commentatrice de télévision américaine, Katherine Switzer naît en 1947 lorsque le marathon était encore interdit aux femmes.

Néanmoins déterminée à participer au grand marathon de Boston, elle parvint à s’inscrire en ne déclarant que ses initiales.

Le dossard n°261 fièrement affiché sur son torse, elle entama la course de 42 km sous les encouragements de la foule. Malgré l’organisation qui tenta, en vain, de lui arracher son dossard et les participants entravant sa course, elle devint la première femme enregistrée comme participante à franchir la ligne d’arrivée. L’année précédente, Roberta Gibb l’avait également franchi sans être parvenue à s’enregistrer.

Un an plus tard, elle obtint gain de cause auprès de la Fédération qui ouvrit le marathon aux femmes.

Katherine Switzer est une figure importante de l’insubordination féminine qui a été inscrite au National Women’s Hall of Fame (le Musée Nationale des Femmes Célèbres) en 2011, aux côtés de Rosa Parks ou Ruth Bader Ginsburg notamment.

«Tout ce dont vous avez besoin, c’est le courage de croire en vous et de marcher un pied devant l’autre. » Katherine Switzer.

  • Marie Amélie Le Fur :

Marie Amélie Le Fur nourrit une passion pour l’athlétisme dès ses six ans, mais tout semble s’effondrer à la suite d’un accident, dix ans plus tard, qui lui vaut une amputation de la jambe gauche.

Animée par une détermination farouche, quatre mois après l’opération, elle se remet à courir et enchaîne les succès sportifs en paralympique.

À 35 ans, elle possède plusieurs grands titres : 9 médailles olympiques (dont 3 d’argent et 2 d’or) et 4 titres de championne du monde.

Aujourd’hui présidente du comité paralympique et sportif français, elle est engagée pour l’intégration des personnes handicapées dans la société et pour la visibilité du handisport. Elle est ambassadrice de la campagne contre les discriminations lancée par la ministre des Sports Laura Flessel.

« le handicap ne doit jamais stopper une ambition ni empêcher de rêver » Marie Amélie Le Fur

  • Candice Parker :

Candice Parker, basketteuse américaine, est principalement connue pour être la première femme à avoir dunker pendant un match.

Elle est également célèbre puisqu’elle a ouvert le débat sur la maternité dans le sport. En effet, elle a prouvé qu’on peut être sportive et maman en revenant peu de temps après son accouchement et en allaitant son bébé lors des mi-temps.

Considérée comme l’une des meilleures joueuses de l’histoire du basket, elle a été nommée deux fois joueuse de l’année par l’USA today en 2003 et 2004. Elle est double championne olympique et est devenue la première femme consultante lors du match All-Star Game le 19 février 2023.

« today i know there is still work to be done, but along the way i am achieving my dreams » Candice Parker

« Aujourd’hui, je sais qu’il y a encore du travail à faire, mais je suis en train de réaliser mes rêves »

  • Sarah Ourahmoune

Cette championne française de boxe comptabilise pas moins de 265 combats. Cette boxeuse endurcie a un grand palmarès : 10 fois championne de France, 3 fois championne de l’UE, vice-championne olympique en 2016.

Elle a également été décorée de la Légion d’honneur en 2012 et de l’ordre national du mérité en 2016.

Elle a connu des débuts difficiles, la boxe étant réservée exclusivement aux hommes jusqu’en 1999. À cette date, le championnat de boxe anglais a ouvert ses portes aux femmes.

À l’âge de 17 ans, elle devient championne de France puis remporte une médaille d’or au championnat du monde amateur, en 2008.

Elle est devenue maman en 2013, mais elle a repris, elle aussi, le combat en 2014.

Elle est vice-présidente en charge des athlètes et des mixités du Comité National Olympique et Sportif Français. Elle est engagée pour l’inclusion des quartiers et de la Seine-Saint-Denis aux Jeux olympiques 2024.

« S’il y a 1 chance sur 1 milliard que j’y arrive, il faut que je tente ! » Sarah Ourahmoune.

Si le sport féminin clandestin d’hier a ouvert en grand la voie au sport inclusif d’aujourd’hui, la porte doit toujours être forcée par les athlètes féminines afin de rester grande ouverte. En effet, beaucoup d’individus cultivent très tôt des a priori sexistes, limitant la visibilité du sport féminin dans les médias notamment.

Alors, tout comme ces championnes, faisons preuve de courage et d’endurance pour continuer sur leur lancée.

Article rédigé par Zély Vadurel le 11/01/2024