Article 34 de la Constitution « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».
C’est dans ces termes que le président de la République, Emmanuel Macron, a promulgué la loi constitutionnelle relative à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) (Journal officiel (JO) du samedi 9 mars).
Réunis le 4 mars au Congrès à Versailles, 780 parlementaires ont voté pour la révision constitutionnelle visant à protéger la liberté d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse alors que 72 parlementaires ont voté contre. Là où nous pouvions espérer une unanimité nationale pour que les femmes se voient garantir la liberté de conscience dans leur choix, là où nous pouvions espérer qu’un des slogans féministes des années 70 « Mon corps m’appartient » soit désuet, 10% de la représentation nationale s’y est opposé.
A l’image du Président du Sénat, il aurait fallu ne s’inquiéter que s’il y avait eu le feu au lac…
Fort heureusement, le vote en a été tout autre.
La sage décision de préférer « sanctuariser » ce droit au « choix » dans une période où la quiétude sur ce sujet parfois clivant est à l’honneur de nos politiques. Dans une période de tension où les extrêmes, les minorités pensantes et parfois très voire trop actives manient la désinformation, l’inscription dans la Constitution ne semblait pas pour tous une évidence. Des faits divers, d’une bêtise sans fond, sont venus défrayer la chronique à l’image de l’atteinte à la statue de Simone Veil à La Roche-sur-Yon (Vendée) dans une macabre mise en scène.
C’est tout à l’honneur de notre pays, de ses gouvernants, de sa représentation nationale, du peuple français, d’être pionnier dans le monde à avoir une référence aussi claire à l’IVG dans son texte fondamental. Cette inscription est d’autant plus essentielle au regard de ce qui se passe dans plusieurs pays où le droit à l’avortement recule, aux États-Unis comme en Europe de l’Est.
Mais pour autant, et bien que renforcé par la LOI n° 2022-295 du 2 mars 2022, l’accès à l’IVG est-il respecté pour toutes les femmes ?
Dans la newsletter d’avril, nous vous dresserons un état des lieux sur l’application de la loi de 2022 sur le territoire de la Somme.